Protégé : Concilier tourisme et biodiversité – Sri Lanka
À propos de la leçon

Certaines de ces dérives ne se déroulent pas au Sri Lanka mais je choisis toutefois de te les montrer, si un jour quelqu’un a l’idée de développer une activité en ce sens. Les types de dérives peuvent s’adapter à n’importe quel animal. 

 

La chasse 

La chasse en voyage, également appelée tourisme cynégétique, consiste à se déplacer vers une région (souvent étrangère) dans le but de chasser une faune locale, parfois rare ou emblématique. Cette pratique, ancienne mais encore très active, attire des milliers de chasseurs chaque année à travers le monde, notamment en Afrique, en Europe de l’Est, ou en Amérique du Nord.

Un modèle souvent réservé aux élites

  • Les safaris de chasse peuvent coûter plusieurs milliers, voire dizaines de milliers d’euros.

  • Ce modèle renforce les inégalités et peut créer des tensions avec les populations locales qui n’ont pas accès à ces terres ou à ces ressources.

Une éthique animale contestée

  • L’idée de tuer un animal « pour le plaisir » ou pour un trophée choque de plus en plus, surtout en Occident. En Afrique on parle de chasse en boîte ou aux trophées.

  • Des pratiques parfois mal encadrées (chasse en enclos, gibier appâté, tirs à longue distance) renforcent l’image d’une chasse déconnectée de la nature.

Un impact écologique discutable

  • Dans certains cas, la chasse cible des espèces rares ou emblématiques (ex. : lions, éléphants, léopards), dont les populations sont déjà vulnérables.

  • Elle peut aussi favoriser la sélection artificielle : en tuant les plus beaux ou grands spécimens, on modifie les gènes transmis à la descendance.

 

La pêche

La pêche au gros

La pêche au gros (ou big game fishing en anglais) désigne une pratique de pêche sportive qui consiste à capturer de très grands poissons en haute mer, souvent au large des côtes.

Les espèces visées sont généralement des poissons puissants et imposants comme le marlin, le thon, l’espadon, ou encore le requin. Cette activité nécessite du matériel spécifique, robuste et sophistiqué, ainsi que des bateaux adaptés.

Souvent considérée comme un sport, la pêche au gros est aussi parfois controversée en raison de son impact potentiel sur certaines espèces menacées.

 

La pêche « catch and release »

La pêche est une activité très populaire, et certains prestataires proposent une approche consistant à capturer puis relâcher le poisson dans son environnement naturel, une pratique connue sous le nom de « catch and release ». Cependant, cette méthode met souvent en danger la survie des poissons.

En effet, le poisson peut subir :

  • des blessures graves : un hameçon enfoncé profondément ou un combat trop long peut causer des dommages internes.
  • une manipulation brutale : toucher le poisson avec des mains sèches ou le serrer trop fort peut abîmer son mucus protecteur ce qui augmente le risque d’infections.
  • une exposition prolongée hors de l’eau : plus de 30s hors de l’eau peut causer du stress et endommager les organes internes. 
  • une remise à l’eau dans de mauvaises conditions : si le poisson est épuisé, il peut être incapable de nager correctement et devenir une proie facile.

Les conseils pour bien pratiquer ce type de pêche : 

  • Utiliser un hameçon sans ardillon pour limiter les blessures.
  • Éviter de le sortir de l’eau autant que possible.
  • Manipuler avec des mains mouillées et délicatement.
  • Relâcher doucement en eau calme, en le laissant reprendre ses forces avant de repartir.

Il est préférable de pêcher un poisson est tué pour être mangé que de le relâcher un poisson en mauvais état. 

De plus, il est possible d’attraper accidentellement des poissons en danger d’extinction lors d’une pêche en catch and release, mais cela pose des problèmes sur les populations. Même une mortalité faible due à cette pêche peut être critique pour une espèce déjà en déclin. C’est pourquoi dans certains endroits, il est interdit de pêcher certaines espèces menacées, même si l’intention est de les relâcher.

Bien évidemment, il faut donc se renseigner sur les espèces locales avant de pêcher, d’utiliser des techniques sélectives (taille des hameçons, types d’appâts, profondeurs spécifiques) et d’éviter les zones de reproduction ou les habitats critiques de ces poissons. Si un poisson en danger est attrapé, il faut le manipuler le moins possible et le relâcher le plus rapidement et délicatement possible.

 

 

La maltraitance / torture et mauvaises conditions de captivités

Tout animal sauvage destiné au tourisme subit inévitablement de la maltraitance pour être soumis et obéir aux humains. Ce conditionnement vise à le rendre plus facile à « contrôler » et à minimiser les risques pour les touristes lors des interactions.

Cependant, des incidents surviennent malgré tout, car ces animaux, toujours sauvages par nature, restent imprévisibles, d’autant plus qu’ils portent les séquelles de leur traumatisme.

Voici des exemples de ce que l’on peut trouver (pas forcément au Sri Lanka)

 

 

Les fermes aux crocodiles

Les fermes à crocodiles et leurs spectacles attirent de nombreux touristes, mais ces pratiques soulèvent de graves problèmes de bien-être animal et d’éthique.

Les crocodiles sont souvent entassés dans de petits bassins, sans espace suffisant pour nager ou se cacher. L’eau est souvent sale et stagnante, augmentant le risque d’infections et de maladies. En captivité, leur comportement naturel est supprimé : ils ne peuvent ni chasser, ni établir de territoire, ni interagir normalement.

Lors des spectacle, les dresseurs forcent les crocodiles à ouvrir la gueule, se retourner ou rester immobiles en les manipulant brutalement. Les dresseurs mettent leur tête ou leur main dans la gueule des crocodiles, un numéro risqué qui les pousse à agir contre leur nature. Certains animaux sont affamés ou stressés pour qu’ils réagissent aux ordres.

Beaucoup de fermes élèvent les crocodiles uniquement pour leur peau et leur viande. L’abattage est souvent violent, avec des méthodes cruelles pour préserver la qualité du cuir (électrocution, saignement lent, etc.). Certains jeunes crocodiles sont exposés aux touristes toute la journée, puis abattus dès qu’ils deviennent trop grands.

Il est important de ne pas cautionner ce genre d’endroits qui perpétuent la souffrance animale sous couvert de divertissement. Elles encouragent un commerce basé sur l’exploitation et l’abattage massif. Elles ne respectent ni les besoins biologiques ni le bien-être des crocodiles.

L’idéal est donc d’observer les crocodiles dans leur habitat naturel, mais il est essentiel de choisir une activité respectueuse de la faune. Par exemple, dans les Everglades aux États-Unis, les excursions se font souvent en hydroglisseur, un engin motorisé particulièrement bruyant qui perturbe les écosystèmes et dérange les animaux.
De plus, ces excursions incluent parfois la manipulation d’un bébé crocodile, enfermé dans une petite boîte avant d’être sorti quelques minutes pour passer de main en main lors de séances photo. Ce moment est extrêmement stressant pour l’animal, d’autant plus que sa gueule est scotchée, l’empêchant de s’exprimer naturellement.
Enfin, à la fin du parcours, de nombreux prestataires proposent des spectacles avec des crocodiles, où certains visiteurs sont invités à poser avec l’un d’eux dans les bras, renforçant ainsi une exploitation animale déguisée en attraction touristique moyennant finance.

 

 

Les animaux et les conditions de travail inadaptées

La maltraitance animale ne touche pas seulement les animaux sauvages mais aussi les animaux domestiques. C’est le cas de nombreux animaux de transport comme les dromadaires, les chevaux, les chiens, le buffles, etc…

Certains animaux ne sont pas fait morphologiquement parlant pour porter des hommes sur leurs dos, c’est le cas pour l’âne. Il est fait pour porter des charges sur les côtés allant jusqu’à 30 kgs maximum.

Les conditions de travail ne sont pas adaptées aux besoins physiologiques des animaux. Bien souvent, ils travaillent de longues heures sans pause ni nourriture/eau. Si des pauses sont octroyées, elles ont lieu sous le soleil et en portant toujours leur équipement sur le dos.

Lorsque l’animal refuse d’avancer, il est frappé. La prise en compte de la volonté de l’animal n’y est pas respectée. 

Tout ceci entraîne donc des blessures, des problèmes de santé, des problèmes psychologiques, etc… Et si l’animal décide de se rebeller, cela peut être dangereux pour les touristes pouvant aller jusqu’à la mort de dernier.

 

 

Les balades à cheval et en calèche

Source : Vidéo Youtube de Le Nouvel OBS « Un cheval s’effondre dans une rue de Manhattan en pleine journée caniculaire ».

 

Les produits dérivés d’animaux

Lorsque l’on voyage, nous aimons ramener des souvenirs. Mais parfois ces souvenirs proviennent d’animaux sauvages. 

Objets en ivoire : cela va de soi, il est totalement interdit de transporter et d’acheter ces objets qui proviennent des défenses d’éléphants, de morses ou de narvals. Cela signifie que vous cautionnez le commerce illégal, le braconnage massif et participez à l’extinction des espèces.

 

Bijoux en écaille de tortue : ces écailles proviennent des carapaces de tortues marines (notamment la tortue imbriquée). Le problème est que cette espèce est gravement menacée, son exploitation est interdite par la CITES. Pour obtenir ces écailles, elle est braconnée.

 

Produits en corail ou coquillages : souvent ramassés morts, sur les plages, la plupart du temps ils sont péchés vivant uniquement pour l’industrie du souvenir car oui les coquillages sont des mollusques comme les moules. Cela engendre une surexploitation de certaines espèces de coquillages, ce qui fragilise les écosystèmes côtiers et perturbe la chaîne alimentaire. 

 

Fourrure et peaux exotiques : ces peaux proviennent des félins, des crocodiles ou de serpents.. Ces animaux sont élevés dans des conditions extrêmes ou proviennent du marché noir alimentant ainsi les trafics. Avec ces peaux, tout type d’accessoire : sac à main, vêtements…

 

 

Pattes, dents ou griffes transformés en bijoux ou talismans ou objets de décoration bien souvent issu du marché noir. Je vous laisse imaginer les conditions d’obtention de ces parties d’animaux. 

 

 

Ramener ces souvenirs (et bien d’autres encore) est interdit, les voyageurs risquent des sanctions douanières sévères, amendes et confiscation.
Nous vous conseillons donc de privilégier les souvenirs artisanaux faits de matériaux durables et éthiques (qui n’exploitent pas non plus les humains). Il vous faut éviter tout achat d’objet d’origine animale, surtout s’il provient d’une espèce sauvage ou menacée. Favoriser les souvenirs (photos – attention nous verrons un peu plus tard les limites – , expériences locales respectueuses).